lundi, septembre 19, 2005

Petit déjeuner avec vue


Ce petit matin venteux de Septembre, tandis même que je chantonnais la comptine

Le facteur n'est pas passé
A la boîte aux lettres
Il ne passera jamais
Car il est trop bête


en descendant les escaliers, j'eus la bonne surprise de découvrir une carte postale à mon intention. Elle était en provenance de Provo, Utah et représentait un méandre du canyon du Colorado.

Hélas ! Nul n'a plus pour correspondante la marquise de Sévigné et les lettres que l'on reçoit sont toujours trop courtes ! J'en lus et relus le contenu ; celui-ci épuisé, je m'en pris à l'entête de la carte et même à ma propre adresse. J'estimai bon de m'arrêter après m'être rendu compte que j'avais parcouru trois fois la mention administrative : "This area for official postal use only".

Une lumière matinale un peu froide entrait par la fenêtre. Je venais de décongeler mon croissant de superette dans mon magnifique four à micro-ondes et je m'évertuais à décapsuler le pack de jus d'orange quand je ne pus me retenir de relire une fois de plus la description du paysage :

Lake Powell, Glen Powell National Recreation Area. Le fleuve Colorado se courbe en un impressionnant lacet à travers les gorges de grès rouge du plateau Navajo. En 1776, les pères Francisco Atanasio Domínguez et Silvestre Vélez de Escalante traversèrent le Colorado à la recherche d'une route entre Santa-Fé et Monterey.

Je songeai à l'émerveillement des Espagnols découvrant ce décor grandiose et inconnu. En 1540, à la recherche des sept fabuleuses Cités d'Or de Cibola, le conquistador Francisco Vasquez de Coronado avait envoyé en reconnaissance son capitaine Garcia Lopez de Cardenas et un petit groupe de soldats dans cette direction. Egarés par leurs guides Hopi qui cherchaient à les affamer, ils atteignirent les immenses falaises au sud du Grand Canyon. Ce site féerique n'était-il pas le piège idéal pour l'aventurier en quête d'un trésor inaccessible ?

Quelques heures plus tard, je dus admettre que cette impression romanesque était bien fausse. J'avais trouvé la traduction anglaise de la relation de voyage des pères Domínguez et Escalante : Itinerary and diary of Francisco Atanasio Domínguez and Francisco Silvestre Vélez de Escalante.

Loin de s'esbaudir devant la somptuosité du paysage, nos braves padres étaient surtout préoccupés par des problèmes plus essentiels, à savoir le froid qui gelait l'eau dans les gourdes, le manque de bois pour le feu, d'eau potable, de provisions et la peur ancrée au ventre de se faire massacrer par les Apaches Mescaleros. Ils s'extasiaient devant une bonne prairie grasse pour leurs mules mais quant aux escarpements vertigineux, ils leur prêtaient juste assez d'attention pour ne pas s'y rompre le cou. Assurément, l'émission Okavango n'existait pas encore et l'heure du tourisme de masse n'était pas advenue...

3 commentaires:

Dado a dit…

Dear Spambot,

I'm so glad that you appreciate my blog. Artificial intelligency really makes big progress. I'm about to make some posts about it. As a robot, I'm pretty sure you'll enjoy to read them.

Robotically yours,
Dado

Anonyme a dit…

Ah ouais c'est dingue, on va bientôt se retrouver dépassés...
Sinon, jamais malade avec croissant + jus d'orange ? Je veux dire qu'au niveau des enzymes digestives c'est la pire chose que tu puisses faire.

Dado a dit…

C'est apparemment un problème de Blogger, puisque le cas est prévu de mettre une vérification de mots aléatoires pour valider les commentaires.

En ce qui concerne mon régime, il y a quelque mois encore je prenais jus d'orange + croissant + boulot.

M'étant aperçu que le travail était la pire chose au niveau des enzymes digestives, j'ai arrété. Depuis je n'ai plus de problèmes gastriques. Je conseille vivement à tout le monde le même régime.