mercredi, juin 21, 2006

Voix électroniques ( suite )

Note : ceci est la suite de l'expérience proposée dans le sujet précédent ( "Le mystère des voix électroniques" ). Si vous ne l'avez pas encore faite, allez-y sans lire ce texte ou l'effet sera gâché !

Dans le phénomène de paréidolie, il semble entrer en compte une certaine part de suggestion ; soit qu'elle ait pour origine un "tic" - ou un TOC - le sujet cherchant absolument à voir ou entendre certaines choses relatives avec une idée fixe, obsédante, chargée d'affect, ce que j'ai appelé ailleurs une "idée pivot" - par exemple la mort en ce qui concerne la transcommunication instrumentale (1) ; soit que les indices d'une telle perception lui soient dictés par autrui. C'est cette seconde possibilité que je souhaite faire valoir aujourd'hui.

Une tendance naturelle est de reconnaître des visages un peu partout. Toutefois, je doute que vous ayiez noté quoi que ce soit de particulier dans le dollar canadien de 1954 ( image en encart ) ni peut-être dans la brume bleutée illustrant l'article plus bas. Par contre, si je vous dis que le billet dut être modifié car un diablotin grimaçait derrière la coiffure de la reine ; que certains discernent au milieu des fumées l'apparition d'un fantôme ; sans doute vous mettrez vous à les distinguer de plus en plus nettement, jusqu'au point où ces visions parasiteront de façon permanente la représentation donnée.

Ce phénomène est très remarquable - il me semble - en ce qui concerne les sons. Je vous propose de recommencer l'expérience précédente mais en essayant d'entendre cette fois une phrase censée être prononcée ( selon E. Indrizzi ). Ce sont les trois mêmes échantillons qu'auparavant :

"C'est écrit dans le courrier."
"Ecoute Pollion, presque terminé de lire."
"Oui, le livre est sérieux, ouvrez donc le courrier."

A l'exception de la fin du troisième échantillon, où la voix est un peu pâteuse, j'entends correctement les mots. Et vous ?

(1) Transcommunication instrumentale : ensemble de moyens mis en oeuvre pour tenter d'entrer en contact avec le "monde des esprits" par le truchement d'appareils divers ( magnétophones, téléviseurs, radios, téléphones, ordinateurs, etc. )

9 commentaires:

Anonyme a dit…

n°1: j'entends pas les mots

n°2: ok

n°3: ok, sauf "ouvrez donc le courrier"

Voila Doc, C'est grave ? ;o)

Dado a dit…

C'est marrant. Pour la phrase 1, tu avais entendu "C'est ici que je travaille" la dernière fois. Tu continues à entendre la même phrase ou tu n'entends plus rien du tout? O_o

Anonyme a dit…

ha vi ! Ca marche ! Mais c'est pas nouveau : Je fonctionne avec ce phéomène d'auto-persuasion depuis longtemps : je suis ainsi convaincue que mon homme est musclé, que mes enfants sont polis et que moi même...

Anonyme a dit…

Ben, je ne suis pas anonyme, c'est moi, KIKI !

Anonyme a dit…

Echantillon n°1: Je continue à entendre la phrase que j'avais entendu la première fois.

Anonyme a dit…

Pour moi les phrases sont effectivement assez net sur les trois...

Dado a dit…

Merci pour votre participation. Ca corrobore bien mon impression personnelle. :)

Anonyme a dit…

Moi j'ai fait une autre expérience. 1) j'ai lu les phrases et ensuite effectivement j'avais l'impression de les entendre 2) j'ai attendu quelques jours, le temps d'oublier ce que c'était censé dire, et là de nouveau je n'entends plus rien. Cela m'a permis que les deux attitudes sont très différentes. Dans un cas l'esprit prévoit ce qu'il va entendre, et donc il l'entend. Dans l'autre cas, il s'attend à tout à chaque instant, un peu comme quelqu'un sur qui on va jeter une balle sans qu'il sache d'où ça vienne ni quand. Là, l'esprit est beaucoup plus en éveil... mais il n'entend plus rien, même s'il sait qu'il avait entendu quelque chose 3 jours avant.

Dado a dit…

>> Flo : j'ai attendu quelques jours, le temps d'oublier ce que c'était censé dire, et là de nouveau je n'entends plus rien.

Pareil pour moi. Le temps de préparer l'article n°2, je ne me souvenais plus de ce qui était censé être dit et quand j'ai réécouté les échantillons, de nouveau je ne comprenais plus rien.