Chez un ami à Agde, comme le temps était gris et pluvieux et maussade, comme l'appareil numérique emporté dans mes bagages et l'espoir de faire de jolies photos de la cathédrale s'avérait inutile, j'ai eu le malheur de lire les trois tomes de la BD "Le combat ordinaire" de Manu Larcenet. Rien de tel pour vous fiche pendant plusieurs jours le cafard. J'ai eu l'impression de voir défiler un résumé morbide de mon existence et de celle de mes proches : gâtisme lentement consommé des parents qui donne un aperçu de notre propre devenir, soirées dont l'intérêt s'est peu à peu dilué dans de lointaines habitudes, épuisement moral d'individus écrasés par leur vie professionnelle et familiale, poids des souvenirs douloureux et atroces d'une vie ratée, fuite de l'angoisse existentielle par le suicide ou la procréation, j'en passe et des meilleures...
Le pire, c’est que c’est très bien raconté. Plus je m'enfonçais dans cette lecture, plus j'espérais vivement qu'à la fin du tome trois tout ce beau petit monde serait enfin six pieds sous terre. Mais non. Comme dans la vie, il y aura un tome quatre.
Pour me changer les idées, j'ai acheté une grosse boîte de bonbons Haribo et installé un fil RSS sur mon blog. Il a l'air de fonctionner. Petite satisfaction.
6 commentaires:
Raaaaa salaud ! Des bonbons Haribo !
Hou ! Tu nous fais une petite hypoglycémie toi ! Augmente la dose des haribos !
Oui, une oeuvre a un impact d'autant plus violent qu'elle est excellente. Lorsqu'on est confronté à un texte, un film, un tableau dont on peut percevoir les failles artistiques, on arrive à repousser l'argument, à se distancier de l'émotion, par un curieux effet d'assimilation : " c'est moyennement dit, donc, ce que ça vise à démontrer est moyennement vrai"...
Mais ne te démonte pas !
Le temps ne produit pas forcément ces effets délétères ! C'est vrai, une majorité de personnes voient leurs défauts, leurs petit tas de misère, leurs travers, leurs regrets augmenter avec l'âge, mais c'est pas une fatalité !
il y a quand même la possibilité de cheminement perso. Ceux qui voient leurs quantité de purin augmenter sont ceux qui n'ont peut-être pas pris soin de vider leur écurie régulièrement... C'est comme les parents : les "bons" parents ne sont pas ceux qui ne font pas d'erreurs avec leurs enfants, ce sont ceux qui s'arrêtent, regardent les effets de leurs actes, prennent note des dégats et réajustent la fois d'après. sans se mortifier, se flageller, en se pardonnant leurs dérapages. Mais faut accepter de ne pas camper sur ses positions, de ne pas se cramponner à des certitudes, à des tournages en rond, ( ma belle-mère se lamente : ha si j'avais su, j'aurais moins astiqué ma maison et j'aurais plus profité de la vie", dit-elle en lessivant sa table de cuisine pour la 12è fois de la journée)...
Si on est "aware" comme dirait not' jean-Claude, on peut "s'améliorer" en vieillissant... Si ! Moi, je réussis de mieux en mieux la tarte tatin....
>> David: Des bonbons Haribo !
No problemo. Je t'en apporterai une grosse boîte la prochaine fois que je te rendrai visite.
>> Kiki: on peut "s'améliorer" en vieillissant... Si ! Moi, je réussis de mieux en mieux la tarte tatin....
C'est le seul exemple de ton commentaire qui me convainct un peu. ;)
Dado, t'es trop pessimissssss'. ps : garde-moi des bonbecs !
pis d'abord, quand on vit dans un endroit où il fait plus que moins 12; on devrait rigoler tout le temps ! Moi, ça me fait ça, quand je descends ! L'ivresse des profondeurs ?
Monte en Lorraine, on a des remontants très efficaces, en plus de la tatin !
Non, sans blague, raconte-nous- en un peu plus, on te dira si tu es susceptible de virer " vieux con" ou pas...
Pour ma part, je constate que si l'on n'emploie pas des méthodes radicales, on part sur une mauvaise pente avec l'âge. Même si on est gentil avec ses enfants etc etc... J'ai autour de moi l'exemple de quelques parents (et maintenant grands-parents) réussis, beaux enfants, ayant réussi leur vie, beaux petits enfants, la satisfaction d'avoir "bien fait", cependant le bilan à plus de 60 ans n'est pas génial, surtout face aux problèmes de santé qui se multiplient. L'angoisse de la mort est de plus en plus présente. Et la constatation que ce qu'on a fait de "bien" ne facilitera le passage en rien.
Je suis tout à fait d'accord avec Flo.
Pour info, je retourne chez des copains ce week end, donc pas la peine d'attendre de nouveaux articles avant Mercredi. J'espère que je vous ramènerai des photos cette fois. A bientôt !
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