
Je n'ai pu m'empêcher d'y laisser le mien.

Si vous faîtes un tour sur ce site, vous apprécierez aussi le charmant fond d'écran...
Des songes de la raison naissent les monstres ~ Francisco de Goya y Lucientes. Où l'on prendra connaissance des interrogations futiles de Dado sur la nature ultime du monde et de la conscience ; et sur la similitude entre la raison et la folie...


Il y a quelques années, ayant repoussé l'objectif d'une randonnée solitaire de plus en plus loin, imprudemment au gré de l'attrait des panoramas, je me retrouvai sur le chemin du retour pris d'une véritable fringale. Mais plus rien à grignoter dans le sac à dos ! Il me restait deux heures de marche. Durant ces moments pénibles, je pus éprouver diverses conséquences du mode "économie d'énergie" sur le mental : pensées obsessionnelles, incapacité à raisonner, résurgence des défauts du caractère et autres. Une fois dans ma voiture, je me précipitai vers le premier restaurant rapide où j'eus tout loisir, devant un bon gros hamburger, de réfléchir aux conséquences de ce que j'avais expérimenté.Je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. [...] Je m'appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions. [...] Parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l'édifice, je m'attaquerai d'abord aux principes, sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées.Je doute de la liberté avec laquelle Descartes s'adonna à cette entreprise de démolition. En ce siècle, on rôtissait vite sur un bûcher. Quoi qu'il en soit, j'avais engagé le même projet il y a quelques années et en avais tiré, après une bonne dépression nerveuse, les conclusions suivantes : il n'est pas possible de détruire les croyances. Une croyance positive fera place à une croyance négative, mais une croyance tout de même. C'est un leurre que d'imaginer l'esprit humain pouvoir fonctionner sans elles : toute notre représentation du monde repose sur la connectique neuronale, et chaque connexion est elle-même une croyance en fondement.
Au début de l'exercice, le fait de relier une image à une catégorie met en marche des millions de neurones et nécessite une intense activation. Puis, progressivement, seules les connexions les plus efficaces sont conservées. Il en résulte une réduction d'activité et une économie d'énergie pour le cerveau. [...] Ces expériences montrent que l'opinion permet au cerveau de fonctionner en mode "économie d'énergie". Elles expliquent aussi pourquoi nous sommes si accrochés à nos opinions : puisqu'elles évitent d'avoir à mener une réflexion consommatrice d'énergie, elles sont reposantes. Pour modifier une opinion, il faut remodeler ses connexions cérébrales, activer intensément le lobe frontal gauche et dépenser beaucoup de glucose.J’en déduis que l'entreprise de démolition de Descartes n'est pas sur le point d'aboutir !

Je ne souhaite pas faire la critique négative de Match Point de Woody Allen. C'est tout de même un travail propre où l'on sent la touche de l'artiste et il ne mérite pas un tel traitement. Je m'attacherai donc à faire celle de certains critiques qui eux, font profession de ne pas savoir juger un film.
 >> Flo : Je ne suis pas d'accord sur le souffle héroïque des batailles. Au contraire je trouve que c'est super bien rendu. Je ne sais pas ce que tu avais imaginé, mais pour moi, tout y est.
 On connaît le fameux aphorisme du papillon de Tchouang-tseu :
Dans tout domaine, les pionniers, les précurseurs sont sans conteste ceux qui s'aventurent le plus loin. Leurs suiveurs, sur des pistes déjà éclaircies, pensent avant tout à leur sécurité et à leur profit. Un Christophe Colomb, un Magellan n'hésitaient pas à mettre leur vie en jeu pour découvrir des terres nouvelles. Un Rimbaud, un Lautréamont prenaient sans hésiter le risque de la folie. Combien est fade le tapage des surréalistes, Breton, Eluard ou Aragon, comparé à leurs poésies...Je supposerai donc qu'il y a, non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité.Et en effet, si tout ce que nous voyons, tout ce que nous pensons n'est qu'une illusion trompeuse, un jeu de lanterne magique, nous ne pouvons nous fier ni à nos sens, ni à notre jugement pour rétablir une quelconque vérité ou guider nos pas.
Sans difficulté, j'ai pensé que j'étais un homme. Mais qu'est-ce qu'un homme ? Dirai-je que c'est un animal raisonnable ? Non certes : car il faudrait par après rechercher ce que c'est qu'animal, et ce que c'est que raisonnable, et ainsi d'une seule question nous tomberions insensiblement en une infinité d'autres plus difficiles et embarrassées.
Toute science d'observation se doit avant toute chose d'effectuer une classification des phénomènes. Suit alors une phase d'identification : nous différencions à leur quatre paires de pattes les arachnides des insectes, lesquels en ont trois, et des crustacés qui en ont plus de quatre. A partir de ce moment, l'activité ultérieure de la science consistera à se demander pourquoi les insectes ont six pattes et les arachnides huit, quand la seule vraie raison est qu'elle leur a initialement attribué ces qualités.
Toujours en écho à l'article de Flo sur la sensibilité, je vous propose ce petit test amusant et instructif pour agrémenter vos soirées entre potes.


 J'imagine avec un amusement hypocrite la stupéfaction du lecteur qui découvre ce titre. Comment tirer un article cohérent de ce sujet ? C'est pourtant le triple saut périlleux sans filet que je me propose de tenter ce soir sous vos yeux, ce chapiteau et les roulements du tambour (1).
Ce week-end, une série de coïncidences furent finalement résumées par cet aphorisme qu'exprima un ami : plutôt que de critiquer une chose, fais-la. Il nous semblait que se positionner contre ou pour une idée favorisait également son éclosion ou, pour exprimer le point de vue sous un autre angle, étaient deux modalités de son émergence.
Pour surenchérir sur le commentaire de Flo, je remarquerai que la plupart des lacs de montagne se voient attribuer des légendes, ce qui n'est pas le cas des lacs de plaine. Dans les Pyrénées, le lac de Gaube est décrit par Victor Hugo comme "la flaque d'eau la plus verte, la plus gracieuse, la plus jolie, la plus gaie, entourée de rochers hideux, mâchés, déformés, ruinés, terribles." Si je ne me trompe pas, c'est au bord de ce lac que l'on peut voir une croix commémorative de la noyade d'un couple d'amoureux anglais. La légende dit - encore une fois - qu'ils périrent le jour de leurs noces lors d'une ballade en barque ; et qu'à chaque anniversaire de leur mort, le promeneur qui arpente les bords entend les cloches d'une église fantôme sonner au fond du lac meurtrier...