samedi, novembre 11, 2006

Le déclic de la compréhension

Je viens de faire une constatation qui, tant qu'elle ne me mène pas entre quatre murs capitonnés de rose, reste amusante. Depuis deux jours, j'ai réponse à tout. Il suffit que je me pose une question et la réponse se présente, soit directement à mon esprit - je me pose une question, la réponse est là aussitôt - soit sous forme de coïncidences - par exemple, je trouve le même sujet traité sur le blog de flopinette ou bien je parle avec quelqu'un et il me donne la solution.

Pour ceux que cela intéresse, dans les cas où la réponse se présente d'emblée, j'ai noté une sensation physique de chatouillement au sommet du crâne, comme si j'avais une petite corne de trois ou quatre centimètres sur la tête, et aussi un picotement électrique qui s'étend de la zone entre les sourcils à la base du nez.

Mais voilà... Si je devais préciser mieux le phénomène, je ne pourrais le décrire autrement que par la formule : « cette sensation s'appelle compréhension » ; car il est évident que la compréhension s'impose, mais je peux comprendre tout et n'importe quoi ; le tilt de satisfaction que nous appelons compréhension, celui qui fit s'écrier Archimède « Eureka ! », ce tilt peut se déclencher à tout propos. On peut comparer cela, non pas dans la sensation mais dans le principe, au déjà-vu qui provient d'un sentiment fautif de reconnaissance, parce que le cerveau a stocké ce que voyons maintenant dans la mémoire à long terme par erreur, et nous croyons nous souvenir de ce que nous percevons sur l'instant (1).

Cela ne signifie pas que les idées obtenues soient nécessairement fausses. Mais commençant à développer l'une d'entre elles dans un plus long article, je me suis rendu compte qu'elle n'était que très partiellement vraie. Ce dont généralement nous ne nous rendons pas compte, c'est que le déclic de la compréhension, que nous associons de toute évidence à la véracité, peut accompagner aussi le sophisme, la méprise et le fourvoiement (2).

(1) On pourrait même adopter l'optique inverse, et soutenir que je ne comprends pas plus de choses, seulement que je suis plus sensible à l'impression de compréhension.
(2) Le mathématicien indien
Srinivasa_Ramanujan formulait souvent intuitivement des théorèmes sans démonstration car ils étaient pour lui évidents. Mais certains furent démontrés complètement faux plus tard.

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