Comme Flo semble victime d'un petit trou de mémoire, voilà qui, j'espère, pourra lui rappeler à quoi ressemblait le djeun'z (1) il y a vingt ans. C'était en 1985. Les albums Pornography des Cure et The Wall de Pink Floyd, sortis en 82, commençaient à prendre la poussière sous le tourne-disque. Les radios libres, le socialisme au pouvoir fêtaient leur quatrième anniversaire. Daniel Balavoine recevait le prix SOS Racisme pour sa chanson L'Aziza. Cette même année, les groupes Trust, Téléphone et The Clash venaient de se séparer. On trouvait sur les rayons musique de la toute nouvelle FNAC de Toulouse - fondée à l'origine par le garde du corps de Trotsky et pas encore rachetée par Pinault La Redoute - Brothers In Arms de Dire Straits, Rain Dogs de Tom Waits et le Frankenchrist des Dead Kennedys.
(1) On ne disait bien sûr pas djeun'z mais ado.
9 commentaires:
haaaaa! Toute "mon " époque, comme disent les vieux !
J'en ai roulés, des palots sur " Stairway to heaven" !
J'ai sautillé comme une folle sur " the magnificent seven", j'ai fumé des trucs qui font rigoler sur Bob Marley, l'homme le plus sexy de tous les temps...
Et j'ai révisé mon bac sur Charlélie Couture...
t'es où, sur la photo ?
Parce que j'ai tenté de comparer avec le dadogliani, mais c'est pas très facile...
!!!!!!!!!!!!!!!!
ahahahaha :)
J'en reconnais 4 sur 5, mais je triche !
Moi je pencherais pour le pti gars du fond... ;)
David: En effet le cinquième tu ne le connais pas.
Jul', Kiki: Un bon point pour Jul', qui est plus physionomiste que Kiki !
Les djeunes de l'époque étaient déjà conventionnels ? Ceux dont je me souviens étaient au contraire assez space, aussi bien chez les scientifiques que chez les littéraires. Mais il est vrai qu'il ne s'agissait que de surdoués, puisque nous parlons ici de classes prépas pour les élites. Quoi qu'il en soit, il me semble que le standard du surdoué a un peu baissé.
La première chose qui m'a sauté aux yeux sur cette photo, c'est de voir combien mes amis et moi étions conformes aux critères de l'époque : on dirait un groupe de rock des années 80. Aujourd'hui, ceux qui écoutent du rap s'habillent en rapeurs, de l'électrogoth en goths, de la Starac en poupées My Scene, etc.
En ce qui concerne ma prépa scientifique, je n'ai jamais eu l'impression que les étudiants étaient anti-conformistes, bien au contraire. Chaque soir après les cours, ils bûchaient en écoutant ACDC. Le milieu le plus "non conventionnel" que j'ai fréquenté est le milieu artistique : on y trouve des personnes qui vivent et voient les choses d'une manière totalement décalée par rapport aux critères habituels.
Maintenant, il faudrait s'entendre sur ce qu'on appelle "conventionnel". Les jeunes, comme tout le monde, usent d'une "convention" pour se reconnaître entre eux : langage et accent particulier, habillement, attitude et mode de pensée conformes à la musique écoutée. Une fois sortis des études et entrés dans le monde du travail, puis collés en couple avec des gosses, en moins d'un an ils usent d'une autre convention.
Ce qui choque, c'est que la convention des jeunes actuels est l'inverse de celle qui était en cours il y a vingt ans. Ca me fait penser à une série télé anglaise dont j'ai regardé quelques épisodes, Absolutely Fabulous : la grand-mère était totalement baba cool, décalquée au plafond et fumait des joints en déconnant à longueur de journée ; la mère était irresponsable, névrosée, suivie en psy et alcoolique ; la fille de vingt ans, une sorte de modèle d'intégrisme BCBG, faisait la morale à tout le monde.
Quand j'étais en matsh sup, je me souviens que la moitié de la classe révisait le soir, et que l'autre moitié allait jouer au volley ou faire des jeux de rôles la veille des devoir surveillés. Dans ce milieu, et dans ce lycée, ce n'était pas exactement conventionnel. Et ça n'était pas les plus nuls qui faisaient ça. Mais les profs eux-mêmes étaient un peu bizarres. (Et je ne parle pas des psychosés graves qui avaient 19 de moyenne en math).
Après quand je suis allée en Lettres sups, un de mes meilleurs potes était un gars qui stockait chez lui tout ce qu'il trouvait dans la rue, comme des panneaux de signalisation et des branches d'arbre par exemple. Et ce n'était pas un cancre.
Là aussi les profs étaient plutôt bizarres, en fait il n'y en avait pas un qui était normal... le prof de grec a d'ailleurs fini par se suicider.
Les classes prépa c'est un peu spécial me semble-t-il. Il y a pas mal de bourgeois qui sont là parce que leur parents l'ont décidé, mais il y a aussi des gens de milieux défavorisés, mais très doués, et c'est ceux-là qui sont décalés, se lavent quand ils y pensent, prennent leurs cours quand ils ont envie etc... Et chez les profs il y a aussi les 2 catés.
Mais c'est vrai qu'à la Fac les gens n'étaient pas intéressants.
ho ! t'es tout mimi, dit la kiki...
>> Flo: Et je ne parle pas des psychosés graves qui avaient 19 de moyenne en math.
En effet, ça me rappelle qu'il y avait un élève qui mangeait des petits bouts de polystyrène afin d'assimiler mentalement les propriétés des formules chimiques. Mais bon, lui il a fini en hosto psychiatrique.
>> Kiki: ho ! t'es tout mimi
J'étais tout mimi, tu veux dire... ;)
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