
J'ai été très touché par les peintures de Terry Miura que j'ai découvertes hier par hasard. L'oeuvre de ce peintre américain est certainement l'une des toutes meilleures qui m'ont été données de voir sur le net. Plusieurs de ses paysages sont simplement époustouflants.
C'est toujours ainsi que j'ai rêvé de peindre la nature si j'avais été un peu plus doué avec un pinceau. Mais parmi les multiples problèmes qui m'ont arrêté - et dont certains malheureusement bien plus importants font que je ne suis pas un peintre - s'est posé le problème de la ligne. Il m'a toujours semblé à la fois vrai et faux de croire que l'impression de réalité se satisfaisait d'un contour. Souvent en regardant les nuages, il m'a semblé que l'émotion que j'éprouvais s'éteindrait si je faisais usage du dessin académique.
Certes, on peut faire des choses très brillantes en usant du contour mais je trouve que l'image obtenue se range alors auprès de l'icône, de la pièce d'orfèvrerie, du camée. Et à l'inverse, bien que je sois en admiration devant la seconde moitié de l'oeuvre de Turner, je trouve qu'il est dommage de se limiter à représenter certaines conditions atmosphériques extrêmes - brumes, pluies ou tempêtes. Je ne trouve pas non plus que le problème soit résolu dans la plupart des oeuvres impressionnistes, à l'exception peut-être de certaines de Monet, encore moins dans celle des pointillistes et de Van Gogh, car la réalité semble être vue à travers les lunettes mentales d'une trame répétitive : on sent beaucoup trop la touche. Mais peut-être que mes difficultés feraient rire tout peintre digne de ce nom.
Toujours est-il que, selon moi, Terry Miura a parfaitement résolu ce qui me semblait une énigme. Il maîtrise aussi parfaitement l'harmonie colorée. Je me désole déjà de ne jamais avoir l'occasion de voir ses toiles autrement qu'en reproduction : elles sont exposées en Californie.
I felt very impressed when I discovered Terry Miura's paintings yesterday, haphazardly. The work of this American painter is certainly one of the best which were given to me to see on the net. Several of his landscapes are purely breathtaking.Painting the nature in such a way has always been my dream... if only I had been a little more gifted with a brush. But among the multiple problems which stopped me - and some of them, unfortunately much more important, make that I am not a painter - the problem I'm faced with concerns the line. Believing that the feeling of reality is satisfyingly resolved by the contour always seemed to me true and false at the same time. When looking at clouds, it appeared often to me that my emotion would extinguish if I made use of academic drawing.
Admittedly, very brilliant things can be done while using the contour; yet I find that the resulting image takes side with the icon, the goldsmithery and the cameo. On the contrary, although I deeply admire the second half of William Turner's work, I find it a shame to confine oneself to representing certain extreme atmospheric conditions - fogs, rains or storms. I don't find either that the problem is solved in the vast majority of impressionist works, except perhaps some by Monet; even less in the paintings of Pointillists or Van Gogh's, in which reality seems to be seen through the mental glasses of a repetitive frame: the touch is too much present. But perhaps would my difficulties make laugh any painter worthy of the name.
Anyway, in my opinion, Terry Miura solved perfectly what sounded like a enigma to me. He also has a perfect mastery of colour harmony. I am so sorry never to have the occasion to see his paintings for true: they are exhibited in California.
Terry Miura's weblog: Studio notes
Je ne sais pas si c'est une coïncidence ou si Flo, après avoir lu mon dernier article, a choisi de publier ce
Est-il vrai, comme le prétendit Platon, que nous savons tout sur toutes choses ? Je ne nie pas que nous sachions beaucoup plus que nous ne le croyons, que nous puissions découvrir beaucoup plus que nous le soupçonnons ; mais cette affirmation péremptoire paraît un brin - comment dire ? exaltée. Peut-être doit-on la ramener, en fin de compte, à la hauteur d'une conviction métaphysique sans trop de fondement.
Le lendemain de cet
Je viens juste d'avoir une idée bizarre et comme toutes les idées bizarres, elle ne sera pas simple à exprimer.
Le cerveau ne traite pas toutes les informations de la même manière. Certaines d'entre elles ont plus de poids ; certaines réminiscences, certaines idées vont être immanquablement associées à d'autres. Ce qui fait que deux souvenirs vont être stockés ensemble et s'évoqueront mutuellement est certainement l'émotion commune qui leur est rattachée. Ainsi Marcel Proust découvre que l'odeur de la madeleine, qui lui provoquait un sentiment inexplicable, lui rappelle certaines journées passées chez sa tante puis certaines matinées où il était malade. Ces souvenirs, comme des astres dans le ciel, tendent à déformer l'espace mental et attirer les autres idées dans leur gravitation. On pourrait dire, en plagiant Einstein, que l'émotion distord l'espace-temps de la pensée.
Avec un titre aussi nostalgique, je suis sûr que vous vous attendez à une belle histoire à faire pleurer dans les chaumières. Quelle déception en vous apercevant que le sujet de cet article sera une métaphore ardue du fonctionnement du cerveau ! Aussi pour me faire pardonner, je vais vous raconter d'abord une histoire bien triste et comme ça vous serez contents.




Je reviens, comme sensorie me le demande, sur les raisons qui me font dire que se connaître soi-même est - disons le plus joliment que dans 
>> Flo : "J'ai écrit un post qui parle un peu du même sujet. J'ajoute cependant que les croyances sont non seulement en train de changer, mais de partir en vrille." 
Un vent de changement souffle sur ce blog et je ne sais pas encore si c'est le vent mauvais qui emporte les feuilles mortes. En tous cas, ça doit correspondre au tournant de la saison.

Pour fêter l'anniversaire de Songes de la Raison, je vous présente une sélection des articles qui m'ont paru les plus intéressants, non seulement par leur contenu mais également par leur facture. Le choix n'a pas été si facile. Après un premier tri, il restait encore soixante articles soit un tiers du blog, ce qui m'a agréablement surpris. Je n'ai pas pour habitude de me satisfaire aisément, c'est plutôt le contraire qui a tendance à se passer.